full circle

« Life goes on. And all those phrases toutes faites. »

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La neige. La grosse criss de neige. Les tempêtes, les flocons, mon corps qui gèle dans mon appart qui chauffe mal. Mon premier vrai hiver ici, mon premier hiver on my own. Me faire jouer dans la tête par le gars à qui je dis je t’aime parce que je sais pas comment faire autrement. Allo la nouvelle année. La tête lourde. Il était tard et j’étais encore couchée. J’haïssais ça, me lever tard. Mais j’avais pas assez dormi, j’avais eu la tête trop remplie. Ça garde éveillée, être pleine. Comme ce serait facile d’avoir des petites pilules qui feraient la job à ma place. Un peu de weed, on dit. Oui, ça aide. Indica dans les poumons respirer une deux trois quatre puffs, la garder ben comme y faut en dedans attendre de tousser pour expirer tousse tousse l’indica par la fenêtre, avoir été capable de me lever du lit juste pour pas empester l’appartement minuscule que j’appelais maintenant Home.

J’avais rêvé que j’me chicanais avec ma mère. T’étais là j’pense.

J’avais faim, j’avais envie d’pisser. Fuck à matin, j’allais boire à soir encore.

J’aurais aimé ça être capable d’être fâchée pour juste finalement te poser toutes les questions que j’avais, sur ce que j’avais fait de pas correct ou juste how the fuck can you get over me. L’égo. Mais je savais que c’tait des choses qui arrivent. Des choses qu’on contrôlait pas. C’est la vie. On peut m’oublier, se tanner. C’était juste toujours une bataille de qui allait le faire en premier.

Trust. No. One.

Not even yourself.


J’avais l’impression que rien était vrai, que tout était en attendant de te trouver. En stand by constamment, tout le monde devenait un passe-temps depuis que t’étais pu là. Finding joy in the local cafe. Je voyais mon cercle rapetisser de plus en plus que je vieillissais. Des amitiés qui s’effritaient jusqu’à disparaitre. Des amours qui s’effaçaient avant même d’avoir commencé. Des liens qui se brisaient tout bonnement, on grandit usés. Pas parler aux inconnus. Se nourrir de DM pour oublier son malaise à entretenir une amitié avec déjà une date de péremption. Pas envie d’être toute seule chez nous mais l’anxiété m’empêchait de sortir. Je pleurais mes amants déchus et mes potes non-entretenus.

Cheers.

À leur santé.

J’ai laissé le gars qui m’aimait pas, me sentais déjà mieux.


« Les fleurs la nuit »

Marcher tard le soir la larme à l’œil parce que je parlais de toi. Même pas fatiguée, j’aurais pu marcher des heures. M’ennuyer de toi, le meilleur des sports. Ma peine, mon remède.

J’avais jamais repensé à la dernière fois qu’on s’était vus. Je m’étais jamais posé la question de quand était notre dernier bec. Notre dernière caresse. J’y avais jamais repensé en réalisant à quel point c’était injuste de t’avoir serré dans mes bras sans savoir que c’allait être la dernière fois.

La dernière fois qu’on s’est vus je pleurais dans ton auto. On était stationnés devant chez moi, je crois qu’on revenait du cinéma mais je sais pu. Je pleurais parce que je voulais pu habiter loin de toi. J’en voulais pu de Montréal. Je voulais toi. Je voulais qu’on retourne en arrière. J’étais pas capable de te regarder, j’étais pas capable d’accepter que t’allais retourner chez toi qui était pu chez nous, que t’allais partir, qu’on repartait pas ensemble. J’étais pas capable de te regarder parce que ça faisait trop mal de savoir qu’on allait pas dormir collés-serrés. De savoir que tu repartais. On s’était enlacés fort dans l’auto. Je me souviens pas de si toi tu pleurais. T’étais déjà rassasié on aurait dit. Je te tapais peut-être déjà sur les nerfs, tu commençais peut-être à m’oublier juste le temps que je reprenne ma sacoche pour débarquer du char. J’aurais pas voulu que tu t’en aille ce soir-là. J’aurais peut-être essayé de mémoriser ton visage un peu mieux. Me rappeler de tes vêtements. De la température dehors versus ta Toyota. Je me serais rattachée aux souvenirs de ton corps contre le miens. J’aurais senti ton odeur une dernière fois. J’aurais pris ta main dans la mienne pour imprégner ta paume à mes réminiscences. J’aurais sûrement essayé de t’embrasser.

Notre dernier bec datait de la dernière fois que t’étais rentré dans mon appartement. Pour dire bye à notre ancien nous. Un bec plein de détresse. On s’embrassait dans nos larmes, on savait que ça serait pu pareil. On redoutait. On s’encourageait en se disant que c’allait être pour le mieux. On se serrait tellement fort, au milieu de mon lit. Ton visage de cette soirée-là me hante encore. Comment tu pleurais fort pour nous. Comment tu m’aimais fort cette nuit-là. Je voulais tellement pas que tu partes, je voulais qu’on recommence. Qu’on efface tout. Qu’on continue de s’aimer fort de même‒

Un matin. Un matin j’me suis levée et je t’aimais pu vraiment. Je pensais à toi et j’avais pu envie de brailler. J’avais pu vraiment envie de te voir non plus. Je me suis levée ce matin-là pis j’étais bien.

I am over you.

J’avais jamais réalisé à quel point ces mots-là pouvaient être forts. À quel point ça voulait dire beaucoup. Quatre mots. Une mort. Un début. Phoenix. Le feu dans mon corps en entier qui finalement s’était détaché du tiens. Mon corps était pu seulement une entité en attente de tes mains pour être pris et déposé à ta guise, je pouvais enfin me transporter moi-même en entièreté. Je pensais à toi et ça me faisait rien. Un peu de rage en dedans peut-être, enfin. Ça faisait comme du bien d’enfin être fâchée contre toi pis d’arrêter de m’en vouloir.

Le temps de move on.

Life goes on.

And all those phrases toutes faites.

J’ai eu peur ce soit juste le mood de la journée, que ça passe. Que le lendemain je retombe dans le même pattern salissant, ensevelissant. Mais non. Le lendemain toute allait ben. Le surlendemain encore. Même que pour être sûre je me faisais des scénarios dans ma tête où tu serais venu me jaser, où tu m’aurais envoyé un texto ou de quoi de vingt-et-unième siècle de même…pis ça m’faisait rien.

Comme c’était bon de pu t’aimer le mois de mars était beau avec sa neige lactescente qui réfléchissait toutes les possibilités qui s’offraient à moi maintenant que mon cerveau était pu en need de ton nom en grosses lettres capslock en plein milieu de mon esprit constamment comme c’était bon chaud doux.

J’ai mis le foulard autour du cou, les Beats sur les oreilles, descendu les six marches menant à l’extérieur. 3D les arbres nus et la rue glissante, sauter à pieds joints dans une butte, joint entre les doigts. Ma Fin du monde dans le fond de ma sacoche, ma vie qui venait de recommencer. Fallait célébrer.

Igloo, igloo.

Full circle.

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